vendredi 8 janvier 2010

Le « placement préféré des Français » reste l'un des meilleurs choix

 x Le regard d'Olivier Gregoir, directeur général de HSBC Assurance-Vie

« La croissance du marché de l'assurance-vie a été assez bonne en 2009, de l'ordre de 10 %. L'année précédente, les particuliers avaient réalisé des arbitrages au profit des banques. Ces dernières avaient besoin de liquidités. Pour cela, elles avaient été capables de rémunérer les dépôts de manière très agressive. En 2009, le mouvement inverse s'est opéré. Les taux sont devenus tellement bas que le fonds en euros apparaît comme un placement sûr et très attractif.



Le marché de l'assurance-vie a connu plusieurs phases au cours de 2009. En début d'année, la compétition était très nette entre les différents acteurs pour séduire les souscripteurs grâce à des taux d'intérêt garantis attractifs. Quelques abus ont peut-être été commis. Aussi le régulateur est-il arrivé à la conclusion qu'il fallait donner une interprétation définitive des textes existants pour éviter ces écarts.



Cependant, il faut aussi regarder l'évolution naturelle des actifs détenus par les assureurs en regard des contrats. Une grande partie des portefeuilles d'assureurs est essentiellement investie dans des obligations, avec des taux d'intérêt historiquement élevés. Au fur et à mesure de l'arrivée à terme de ces actifs, le renouvellement est réalisé avec des taux plus bas, entraînant ainsi une érosion régulière du rendement global de leurs actifs.



De plus, il faut prendre en compte le fait que nous abordons une nouvelle ère de la réglementation et de la mesure des besoins de solvabilité (Solvabilité II) des assureurs, qui devrait entrer en application en 2012.



Alors que l'exigence de fonds propres des sociétés d'assurances est actuellement mesurée à partir de leurs passifs en fonction de la nature des engagements, la spécificité de Solvabilité II est de prendre en compte la nature de leurs actifs (caractéristique, volatilité, liquidité) et la nature de leurs passifs, afin d'évaluer globalement le besoin en fonds propres. Cette évolution survient dans une période qui a connu l'une des crises financières les plus dures depuis cent ans. Les régulateurs ont donc tendance à estimer que les paramètres des « stress scénarios » à appliquer devraient permettre de couvrir des situations encore plus extrêmes afin de définir le montant de fonds propres dont chaque société aura besoin. Ce faisant, les actifs de performance à long terme, comme les actions ou l'immobilier, se retrouvent particulièrement pénalisés. Aussi, la capacité des assureurs à investir dans ce type d'actifs sera réduite. Cette tendance participera également à l'érosion des rendements.



Il est en effet des arguments pour limiter les effets excessifs de ces paramètres de stress car les assureurs ont plutôt bien traversé la crise et, globalement, leurs actifs sont de très bonne qualité.



Par rapport à un banquier, la force d'un assureur est qu'il est, d'une part, collecteur de liquidités et que, d'autre part, il connaît bien son passif, qui est moins volatil. Il est donc capable de choisir des actifs qui sont en phase avec le passif qu'il a bien identifié. Même s'il est vrai que les sociétés d'assurances ont été atteintes dans leur bilan, elles ne l'ont pas été dans des proportions similaires à certaines banques. »



x Son conseil : allouer davantage de place aux actions

« Petit à petit, la rentabilité des fonds en euros va aller en s'amenuisant. Aussi va-t-il falloir définir de nouveaux produits pour pallier cette réduction des performances financières du produit d ‘épargne le plus populaire tout en gardant de la sécurité. C'est la raison pour laquelle se développe une forme de “ variable annuities ” à l'européenne. Il s'agira de promettre aux assurés des garanties spécifiques sur un actif avec des caractéristiques données, sur un horizon de long terme. Ces garanties seront vraiment acquises si on atteint le terme du contrat.



Le caractère très attractif du fonds en euros réside actuellement dans sa garantie en capital. Cette garantie peut être exercée à tout moment, ce qui provoque une contrainte forte en matière de gestion. Une évolution probable et souhaitable réside dans des fonds en euros suffisamment diversifiés pour bénéficier d'une allocation, ce qui leur confère une capacité à offrir aux assurés une rentabilité supérieure.



Parallèlement, il existe une tendance qui consiste à insérer des produits structurés à l'intérieur des contrats d'assurance-vie. Cette volonté de diversification des produits a toujours existé chez les distributeurs. Mais cela suffira-t-il à dynamiser un contrat en euros ? Si nous sommes tous d'accord sur le fait que l'année prochaine sera un bon millésime pour les actions, il faudrait peut-être s'investir davantage sur les unités de compte.


Pour ma part, en tant que gérant de fonds en euros, j'allouerai sans doute davantage de place aux actions cette année, mais dans des proportions limitées. Pour l'instant, nous sommes plutôt dans un processus de maintien des performances plutôt que de création. »


http://www.lesechos.fr/patrimoine/banque/300402427-le-placement-prefere-des-francais-reste-l-un-des-meilleurs-choix.htm

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