[ 19/02/10 ] 
Aidé par le rebond des marchés financiers, AXA dispose à fin 2009 de 46,2 milliards d'euros de fonds propres, un niveau supérieur à celui de 2007. Le groupe se veut serein sur l'issue de Solvabilité II.
A ceux qui auraient gardé des turbulences de l'an dernier un reste de suspicion quant à sa situation financière, AXA a fourni hier tous les gages de solidité possible. Le message est simple : le bilan ne porte plus les traces de la débâcle financière, et tous les indicateurs de solidité financière ont renoué avec leurs niveaux d'avant-crise. Les capitaux propres du groupe, qui avaient chuté de 18 % entre 2007 et 2008, ont rebondi de 24 % l'an dernier pour s'établir à 46,2 milliards d'euros à fin 2009, un niveau légèrement supérieur à celui de 2007. 
Cette amélioration tient certes aux 3,6 milliards d'euros de résultat net dégagés sur l'exercice, mais aussi à l'évolution favorable des plus-values latentes (+ 5 milliards) et au bénéfice de l'augmentation de capital de 2 milliards réalisée en fin d'année pour financer la croissance externe. Autant de facteurs positifs qui compensent plus que largement le dividende versé au titre de 2008 (800 millions d'euros) et les engagements de retraite (1 milliard). 
La marge de solvabilité, telle que calculée sur la base des exigences de capital actuelles, retrouve aussi, à 171 %, des étiages pré-« subprimes ». Pour mémoire, le ratio était de 186 % en 2006, de 154 % en 2007, et de 127 % en 2008. Si l'essentiel de la progression tient à des marchés financiers plus favorables (21 points de marge), elle s'explique aussi par la bonne tenue du résultat opérationnel (18 points) et par l'effet de l'augmentation de capital (9 points) et du plan d'actionnariat salarié (2 points). Les 55 centimes de dividende par action proposés au titre de 2009 (+ 38 %) coûteront 6 points de marge. 
Parmi les autres indicateurs de solidité financière, le groupe indique que son ratio d'endettement est en baisse de 8 points, à 26 %, que son exposition nette aux obligations d'Etat des pays jugés potentiellement à risque est très limitée (9,6 milliards d'euros dont 600 millions sur la Grèce sur un total de 154 milliards) et que sa valeur de portefeuille (ou « embedded value », c'est-à-dire la valeur de l'entreprise si on la mettait en run-off) est passée de 18,6 à 30,4 milliards d'euros (+ 49 %), soit 13,40 euros par action. A titre de comparaison, le titre cotait 15,64 euros (+ 0,55 %) hier à Paris. 
Pas d'inquiétude
Quant à la perspective de Solvabilité II, réputée désormais doubler les exigences de fonds propres des assureurs, elle n'inquiète guère le groupe. « Nous restons sur la ligne que nous tenons depuis longtemps : le principe et l'architecture sont bons », résume le président du directoire, Henri de Castries. L'enjeu porte donc sur les calibrages retenus in fine dans les formules. AXA veut croire que la Commission européenne, « qui a dit clairement qu'il n'y avait pas besoin de capital supplémentaire sur l'assurance », s'en tiendra à l'esprit du texte voté en avril 2009 par le Parlement. « Il faut suffisamment de capital pour résister à un événement bicentenaire, pas bimillénaire, ajoute Henri de Castries. Cela prendra probablement du temps, mais nous ne sommes pas très inquiets sur l'issue des discussions. » Et comme pour enfoncer le clou, AXA indique que son ratio Solvabilité II, sur la base des calibrages retenus lors de la quatrième étude quantitative d'impact (QIS4) de 2007, est « d'environ 185 % » à fin 2009. 
http://www.lesechos.fr/info/finance/020374116686-l-assureur-retrouve-sa-solidite-financiere-d-avant-crise.htm
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire