jeudi 25 février 2010

Le directeur général de la CNP se montre rassurant sur les dispositions de Solvency II

Des interrogations portent depuis plusieurs mois sur l’impact des très forts paramétrages envisagés par les nouvelles normes de Solvency II sur les compagnies d’assurance.

Pour Gilles Benoist, directeur général de CNP Assurances, «le groupe devrait pouvoir s’accommoder sans trop de difficultés des dispositions de Solvency II».

«Cela ne signifie pas que nous ne serons pas attentifs à la qualité des fonds propres» s’est empressé d’ajouter ce dernier.

La marge de solvabilité Solvency I est de 192%, en incluant les plus values latentes.

Des modélisations ont été réalisées par ailleurs pour envisager la soutenabilité des exigences pour l’entité. «Avec la norme Q IS 4, dans la précédente série de tests, fin 2007, la couverture de CNP s’élevait à 380% alors que celle du marché français était à 260%. Fin 2008, la couverture était de 305% alors que le marché français était à 177%. La crise était passée par là.

Avec la norme Q IS 5, le marché français a un taux de couverture actuel de 62% sans tenir compte des dettes subordonnées dont on ne connaît pas encore le sort. A cette aune, notre propre taux de couverture est de 100%. Si on tenait compte des titres subordonnés dans le passif, le marché français serait à un taux de couverture de 87% et nous serions à 120%», a développé Antoine Lissowski, directeur financier de la compagnie d’assurance.

 est certain que nous préférons être dans une zone de 300% que dans une zone de 100%. Nous devons davantage piloter notre solvabilité, d’autant plus qu’une certaine volatilité est introduite par les nouvelles dispositions. Mais en soi, nous abordons le sujet avec une certaine sérénité. Même sans trahir les mesures de risques posés, utiliser convenablement les éléments de passif existant en Solvabilité I pour couvrir le bilan dans les prochaines périodes, nous aurions un taux de couverture qui demeure raisonnable», a précisé Antoine Lissowski.

Ceci étant, pour Gilles Benoist, «une chose est de dire qu’une compagnie donnée saura faire face aux nouvelles exigences de solvabilité, mais autre chose est de savoir ce qui va se passer sur les investissements en actions et en Private Equity dans les prochaines années en France». C’est une question liée à l’économie du pays.

«Les détenteurs de portefeuilles en actions qui sont aux alentours de 10-11% s’interrogent sur leur capacité en termes de futurs besoins de fonds propres. Certes il y a des mécanismes qui permettent de tempérer les exigences, mais les amortisseurs ne sont pas praticables par toutes les compagnies et cela pose la question de savoir comment allouer les fonds propres et quel degré d’engagement de fonds propres il est possible d’accepter sur certaines activités», a complété le dirigeant du groupe.

Cela pourrait avoir pour effet de décourager tout ou partie du «village gaulois», de l’expression de Gilles Benoist, qui détient des portefeuilles de 10 à 15% d’actions à baisser de moitié leurs encours.

Vers 14h30, le titre progressait de 2,55%

Imen Hazgui

http://www.easybourse.com/bourse/article/14988/le-directeur-general-de-la-cnp-se-montre-rassurant-sur-les-dispositions-de-solvency-ii.html

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