Par Virginie Deneuville le 16/02/2010
Ne couvrant que 62 % de sa marge de solvabilité, le secteur économiserait entre 13 et 20 milliards avec des critères de fonds propres moins stricts
Plusieurs dizaines de milliards d’euros: tel serait le coût de Solvabilité II pour les assureurs français, selon les estimations du cabinet Milliman. «Si la commission européenne retient l’avis final du Ceiops (comité des régulateurs européens de l’assurance) publié fin janvier, cela impliquera une couverture de la marge de solvabilité des assureurs de seulement 62% à fin 2009 et engendrera un besoin de recapitalisation de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros pour le marché français de l'assurance vie. Ceci semble peu pertinent compte tenu de la relativement bonne santé du secteur, qui a convenablement passé la crise», explique à L’Agefi Jérôme Nebout, associé du cabinet Milliman.
Basée sur les chiffres 2008, la couverture de la marge de solvabilité ressort à 61%. «En raison des contraintes sur les fonds propres éligibles, la remontée des marchés financiers l’année passée ne profite pas pleinement aux assureurs», souligne Jérôme Nebout. «En assouplissant les critères d'éligibilité des fonds propres et notamment ceux de la dette subordonnée et des valeurs de portefeuille dans les capitaux tier one (de meilleure qualité), la couverture du ratio de solvabilité passerait à 78% fin 2008 et à 87% fin 2009», relève Jérôme Nebout. Sur la base de ce chiffre de 87%, les besoins de recapitalisation des assureurs seraient donc compris entre 7 et 10 milliards d’euros, soit une économie de 13 à 20 milliards d’euros.
Le Ceiops avait toutefois déjà légèrement revu sa copie par rapport à son précédent avis de novembre 2009, en réduisant notamment les paramètres de choc de volatilité sur les actions, améliorant ainsi le taux de couverture de solvabilité de 51 à 61% en 2008 (62% en 2009) : «Ce chiffre reste toutefois très éloigné du taux de 260% découlant de la dernière étude d’impact (QIS4) dont les résultats ont été publiés en 2008 sur base de données à fin 2007.»
Concrètement, «pour construire notre étude, nous avons créé virtuellement une compagnie d’assurance, reflétant le marché français (en termes de répartition d’actifs, de fonds propres…), sur laquelle nous avons appliqué la formule standard de Solvabilité II», explique Jérôme Nebout. Les chiffres ressortant de l’étude doivent donc être analysés avec recul, ne permettant pas d’avoir une vision par acteur, et n’incluant pas la formule interne pouvant être mise en place par l’assureur.
http://www.agefi.fr/articles/Les-assureurs-francais-appeles-recapitaliser-de-20-milliards-deuros-1125720.html
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